Sylviane LOPEZ (JAN) (doctorante)

École doctorale : CLESCO
Équipe de recherche : UMR EFTS
Direction : Hélène Veyrac (ENSFEA)

Titre : Dynamiques subjectives d’apprenants en situation de presque accident.

Résumé : Parce que l’enseignement professionnel agricole et technique nécessite des périodes d’alternances et parce que ces situations d’apprentissage au travail génèrent des risques ; nous proposons des analyses de l’activité d’accidents ou de presque accidents, d’apprenants en situation de travail. Une des caractéristiques de cet enseignement provient du fait que la pratique professionnelle tient une place clé dans ce choix. Que ces jeunes soient lycéens, étudiants, ou apprentis, ils doivent au cours de leur cursus d’apprentissage et scolaire, réaliser, pour les premiers, un stage, et, pour les derniers, être embauchés en apprentissage « chez un patron ». Apprendre et produire. Ce travail touche les rapports à l’expérience, la construction de connaissances et au produire, dans le sens ou les notions de risque et de sécurité représentent un apprentissage. Une des préoccupations des pouvoirs publics et des établissements scolaires concernés, est de penser à comment introduire une culture de la sécurité chez ces jeunes, cela avec pour premier objectif de réduire les accidents. Ces événements doivent devenir des éléments de développement au travail. La formation par une analyse des situations, peut permettre de penser l’action dans laquelle les apprenants sont impliqués, et en faire une expérience collective. Dans cette perspective, notre approche par l’analyse de situation professionnelle à risque est originale et revêt tout son sens leur réalisme permet une action juste et efficace, tant sur les situations que sur les compétences des différents acteurs. A travers nos études de cas, entreprises à la croisée des cadres théoriques du programme de recherche empirique du cours d’action de Theureau (2004a, 2006) et de la psychophénoménologie (Depraz, Varela, & Vermersch, 2011) ; notre contribution à visée heuristique et compréhensive, met les apprenants au centre, grâce à la méthode de l’entretien d’explicitation au cours de laquelle ils évoquent leur accident. L’articulation de notre méthode permet de préserver la dynamique d’effectuation des événements que nous étudions et le cours d’expérience par un redécouper du temps chronologique révèle du point de vu de l’apprenant ses actions, interprétations, focalisations, émotions ou communications. Cette méthode permet également de restituer ces activités dans leurs contingences. Émergent des comportements et, ce qui est en jeu au moment de l’accident. Vouloir bien faire son travail et aller jusqu’au bout pour réaliser sa tâche, ne pas dire être en difficulté pour plaire au « patron », être bien vus ou bien ou ne pas le décevoir, faire attention au matériel ou terminer vite la tâche se trouvent être paradoxalement les préoccupations qui constituent un fondement dans ces processus d’accidents. Ainsi, ces analyses de l’activité éclairent sur les dépendances, les rapports et les nœuds entre ce qui se joue dans la construction d’une identité professionnelle pour l’apprenant et la réalité polymorphe de la formation alternée.

Mots-clés : Cours d’action ; entretien d’explicitation ; expérience subjective ; sécurité au travail ; presque accident.

 
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