Des champs et des maisons (2017 – 73 min)

Le paysage des franges urbaines toulousaines change d’esthétique. Il se fait définitivement moins agricole et durablement plus minéral. Mais il existe encore, à quelques encablures du centre-ville, une zone de coteaux préservés de cette artificialisation dévorante. Les communes du secteur y ont adroitement usé de la réservation foncière pour défendre fermement la qualité du cadre de vie. Avec la chaîne des Pyrénées en toile de fond, ce sont donc les champs et les petits espaces boisés qui fabriquent un panorama unique et le lieu de vie de quelques résidents toulousains privilégiés. Ces habitants profitent agréablement d’une grande « enclave de nature » cernée par l’urbanisation de la ville étalée.

C’est à cet endroit, et plus précisément sur la petite commune de Vigoulet-Auzil que nous avons engagé dès 2013 un travail de recherche sur l’artificialisation d’une terre agricole périurbaine, notamment avec le film-recherche Des champs et des maisons. Cette année-là, cette petite collectivité décide de déclasser trois zones agraires et programme leur urbanisation. Le secteur de Canto-Coucut doit être le premier occupé par un lotissement de 30 lots.

Avec ce projet, la commune souhaite attirer des jeunes ménages pour redynamiser son territoire. A Vigoulet-Auzil, la population est vieillissante. Plus d’un résident sur trois à plus de 60 ans. Beaucoup sont retraités. L’école ferme des classes. Les habitants actifs travaillent à Toulouse et s’absentent en journée pour revenir y dormir le soir : Vigoulet-Auzil est une commune « dortoir ».

Rapidement le projet d’urbanisation fait naître la contestation et l’opposition de certains administrés. La résistance locale s’organise en une association pour la protection des paysages et la conservation du patrimoine agricole. Le film propose une immersion dans le projet d’urbanisation, mais aussi et surtout dans les logiques d’acteurs de l’aménagement du territoire. Il questionne « la fronde » menée par quelques-uns et la proposition d’utilisation du BIMBY (acronyme de « Build in My Back Yard », « Construire dans mon jardin ») pour urbaniser différemment et plus discrètement le territoire. Il met en récit audiovisuel la problématique de la transformation des paysages sur une frange urbaine. Aujourd’hui, il se fait également l’outil d’une concertation territoriale à l’échelle intercommunale.

Le film Des champs et des maisons est le produit d’une recherche en géographie sociale sur le projet de territoire et la transformation paysagère des lieux habités. Ce film a été financé dans le cadre d’une réponse à un appel à projet interne du Conseil scientifique de l’ENSFEA, projet en partenariat avec la communauté d’agglomération du SICOVAL.

Production : ENSFEA, LISST-DR

Auteur : Olivier Bories

Réalisateur : Olivier Bories et Jean-Michel Cazenave

Prise de vue : Jean-Michel Cazenave, Cécilia Jourde (stagiaire prise de vue) et Matthieu Chambraud (Air Image)

Prise de son et montage : Jean-Michel Cazenave

 
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