« Une disparition » (essai filmique) en cours de réalisation (2025)

Jacques habite ici depuis longtemps. Très longtemps même. Dans cette maison d’architecte à l’allure originale posée au beau milieu du quartier Paléficat à Toulouse. Depuis 40 ans c’est là, entouré de champs que Jacques a retrouvé et pris racines. Comme le pin, immense, à l’arrière de son jardin, dans lequel il jouait avec ses enfants. C’est ici qu’il a fait famille, construit sa vie, pris ses repères. Fabriqué ses souvenirs. Ici qu’il s’est attaché au lieu et s’est mis à l’aimer. Qu’il voit tous les jours par la baie vitrée les restes, encore présents, de ces vieux espaces maraichers tout autour avalés par les nouvelles constructions. Par ces mêmes immeubles du quartier de Borderouge qu’il aperçoit au loin. Jacques sait qu’il est un de ces derniers chanceux de périmètre et d’air. Il sait aussi que cela ne va pas durer, que c’est même déjà fini. Du moins comme cela. Un collège vient d’être construit, là, juste en face de sa fenêtre, de l’autre côté du petit chemin de Virebent, pile à l’endroit où pâturait jadis les vaches de son voisin. Le quartier de Paléficat, comme les autres, va se garnir. La ville qui continue de grossir bouche ses trous en tas d’immeubles. Elle se densifie. Se reconstruit sur elle-même pour absorber la croissance démographique d’une métropole dynamique. « Une disparition » raconte cette histoire. Celle de Jacques, habitant du quartier de Paléficat qui vit dans un bouleversement de paysage l’effacement d’un bout de vie. D’un petit morceau d’existence. Jacques a 84 ans. Il regarde son horizon se sceller.

 
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