Estelle PELTIER (doctorante)

École doctorale : TESC
Équipe de recherche : UMR LISST
Direction : Mohamed Gafsi (ENSFEA), Hichem Amichi (EI Purpan) & Marie-Christine Henninger (UT2J)
Financement : Fondation Purpan – Labex SMS

Titre : Rôles des nouveaux collectifs agricoles dans la pérennisation des filières à forte valeur ajoutée en Occitanie.

Résumé : Aujourd’hui, l’évolution vers une agriculture multifonctionnelle et diversifiée est de plus en plus encouragée par les pouvoirs publics au regard notamment de ses bienfaits qui vont au-delà de la sphère productive en intégrant d’autres dimensions de natures sociales et environnementales. La région Occitanie s’est engagée dans cette transition par la mise en place d’une stratégie de valorisation de ses produits agricoles et agroalimentaires en mettant en avant notamment leur qualité, leur ancrage territorial et le savoir-faire de ses producteurs. Ce travail a fait de l’Occitanie la 1ère région européenne en nombre de produits labellisés SIQO et la 1ère région française en produits bio (IRQUALIM Occitanie, 2020). Pour mettre en œuvre ces transformations sur le terrain, de nouveaux collectifs agricoles se sont constitués à l’image des Ateliers de Transformation Collective, de différentes formes de Circuits Courts Collectifs, des Groupements de Producteurs, des Groupements d’Intérêt Economique et Environnemental (GIEE), etc… Ils ont permis d’apporter des innovations techniques et organisationnelles à différents niveaux : adoption de pratiques agroécologiques, mise en place de nouvelles logistiques et d’activités de transformation, vente en circuits courts ou encore accueil à la ferme, etc. (Vincq et al., 2010 ; Chiffoleau et Prevost, 2012 ; Mundler et Valorge, 2015 ; Gafsi et Delevers, 2015). Ces activités ont permis de générer différemment, et parfois plus fortement, de la valeur ajoutée. Les nouveaux collectifs agricoles constituent aujourd’hui des leviers privilégiés permettant d’inscrire les acteurs – les agriculteurs en premier lieu – au centre des processus de transition agricole en cours (Demeulenaere et Goulet, 2012 ; Lucas et al., 2014).
L’originalité de ces groupes est qu’ils explorent de nouvelles formes de collectifs se différenciant ainsi des structures « traditionnelles » de la coopération agricole qui peinent à s’adapter aux transformations du monde agricole. Ces structures anciennes restent, en effet, fortement ancrées dans le modèle dit productiviste de l’agriculture et suscitent la défiance des agriculteurs (Barraud-Didier et al., 2012). Les nouveaux collectifs visent alors à promouvoir des exploitations à taille humaine intégrant des pratiques écologiques et ancrées localement permettant des interactions entre les acteurs du territoire (Raimbert et Raton, 2021) et l’expression d’une diversité de formes de solidarités (Gisclard et al., 2021). Si ces collectifs agricoles tendent à se multiplier sur le territoire de l’Occitanie, ils n’arrivent cependant pas tous à perdurer au regard notamment de la forte volatilité des acteurs participant à ces initiatives (régularité, fréquentation, implication, fidélité, etc.) (Prigent-Simonin et Hérault-Fournier, 2012 ; Mundler et Valorge, 2015). La pérennité de ces collectifs constitue ainsi un enjeu central pour le maintien des exploitations et des filières agricoles durables dans la région (Terrieux et al., 2021). Ce projet de thèse vise ainsi à interroger la capacité de ces nouveaux collectifs à se maintenir et à inscrire durablement les exploitations et les filières agricoles dans une transition agroécologique et solidaire.

Mots-clés : Nouveaux collectifs ; pérennisation ; filières agricoles ; transition agroécologique et Occitanie.

 
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